Les biographies sont toujours des ouvrages difficiles à concevoir, celle-ci ne fait pas exception pour trois raisons : le sujet est toujours de ce monde, n’a pas été associé à l’écriture et surtout il s’agit de MONSIEUR Clint…
L’avantage indéniable que Clinton Elias Eastwood Jr n’ait pas collaboré à ce livre est une approche plus rationnelle du sujet, il n’y a pas d’influences internes. Ceci permet à Marc Eliot de présenter la légende mais aussi et surtout l’homme avec ses forces et ses failles.
Outre la carrière (68 films tous confondus), cet ouvrage nous plonge de l’autre côté de l’écran, dans le monde du cinéma hollywoodien, pas très loin des paillettes, mais plus proche de celui de l’argent. Car oui, il faut de l’argent pour faire un film et oui il doit rapporter des Million Dollar Baby ! Sur ce point, Dirty Harry, maîtrise son sujet.
Moteur, Action et çaaaaaa tourne ! Voici comment M. Eastwood mène sa vie, tant mieux pour ceux qui peuvent suivre son rythme et ses changements de directions, tant pis, et ils sont plus nombreux, ceux que Clint a laissé sur la route (de Madison) ou Au-delà (ouh j’ai honte !). Souvent Jugé coupable d’un manque artistique de la part des critiques, à la limite de L’Epreuve de force, il s’acharna à garder les pleins pouvoirs sur sa carrière tel Le maître de guerre Impitoyable.
Autant adulé que détracté, certains diront qu’il a su donné sa chance à La relève (ex : Mickael Cimino pour le Canardeur) ; les autres, le doigt sur la gâchette, le viseur Dans la ligne de mire, affirment que ce n’était par soucis de garder le haut de l’affiche qu’il s’est souvent entouré de débutants.
Son style de vie tient également une grande place dans cet ouvrage sans jugement et sans fausse pudeur, Marc Eliot retrace les nombreuses conquêtes, leurs conséquences, ses descendances assumées ou non, mais également son engagement politique.
Extrait :
« On ne pourrait en aucun cas qualifier Clint de libéral. Mais il n’a jamais été non plus dans le prosélytisme républicain absolu. « Indépendance pragmatique », telle est la meilleure façon de décrire ses idées politiques ».
A noter, la très honnête et belle préface d’Eric LIBIOT, fan de la première heure.
Extrait :
« A la question : « Pourquoi racontez-vous cette histoire-là ?, Clint Eastwood balance la même réponse depuis toujours : « comme l’alpiniste à qui on demande pourquoi il va escalader cette montagne, je réponds : « Parce qu’elle est là » » .
Bref, un livre à conseiller aux aficionados pour en apprendre plus sur l’homme, mais aussi à ceux qui le sont moins pour comprendre la légende.
MONSIEUR Clint restera pour toujours dans les Mémoires de nos pères. Et même si nous ne vivons pas dans Un monde parfait, ce Doux, dur et dingue à bord de sa Gran Torino nous le rend plus distrayant. Rawhide !
Clint Eastwood Un rebelle américain, Marc ELIOT
Ed. Balland
479 pages, 24,90 €
ISBN : 978-2-35315-187-5
Du même auteur ...
- Stéphane Rousseau : Brise la Glace - November 24th, 2014
- José Rodrigues dos Santos : du Big Bang au Big Crunch - August 7th, 2014
- Les Nombrils - Voyage hilarant en égotisme - July 18th, 2014
- Deconnexion - Le Film - April 9th, 2014
- Spamalot, c’est Graal docteur ? - December 20th, 2013
[…] Eastwood : un rebelle américain (+), Marc Eliot, 2013, Balland, 479p. , […]