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Règle #1 pour être bien dans sa peau : être bien dans son sexe

Nan, c’est pas vrai, je reviens de Taiwan – bon, ça fait 3 semaines déjà mais je me sens toujours comme à peine débarquée, ouais, moi j’étais à l’étranger ha !- et la première fois que j’allume la TV, c’est même pas la nuit d’abord, je tombe sur une pub à propos de l’impuissance.

Wow ! me dis-je.

Ceci dit, cette pub illustre quand même bien la réalité : n’importe quelle excuse pour expliquer un mal-être sexuel, et tout plutôt qu’en parler ou y faire face.

Shortbus, c’est un peu pareil, en plus long et avec plus de personnages. Et plus d’histoires, quand même. Une coach sexuelle qui n’arrive pas à jouir, un homo suicidaire, un vieillard qui raconte l’amalgame SIDA/homosexualité des 80’s, et j’en passe. Au fond, tout ce petit monde est frustré donc triste, à la recherche de quelque chose sans savoir quoi… ah si, la même chose que nous : l’orgasme !
Et quand il vient, c’est étrange, mais tout est plus coloré, sympa, on sourit béatement et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, même le boulot et le métro.

J’adhère.
En fait, on est tous d’accord non ?
Alors voilà, certes, nous ne sommes pas obligés d’aller tous dans des partouzes géantes organisées dans des endroits glauques tenus par des folles, – pourquoi pas, ceci dit, ça pourrait être un genre d’expérience héhé -, toutefois, nous pouvons tous regarder Shortbus, et à défaut d’être tout à fait sensible aux scènes crues, en tout cas apprécier les histoires de ces personnages ordinaires, et retenir la leçon.



Shortbus, de John Cameron Mitchell (2006)




Les clichés parisiens de Martin Parr

On connait tous le Paris noir et blanc de Doisneau, où les amoureux s’embrassent en marchant; celui de Prévert, peuplé d’oiseaux et de prostitués ou la cour des miracles et les gargouilles de Victor Hugo. Dans son film Midnight in Paris, Woody Allen nous livrait même une vision américaine de la capitale : un lieu étrange et poétique où se côtoient les plus grands artistes. Il faut reconnaître que Paris a mille visages et les saisir n’est pas l’apanage des Français. Depuis trente ans, l’association Paris Audiovisuel puis la Maison Européenne de la Photographie donne carte blanche aux plus grands photographes pour saisir les multiples facettes de cette ville historique. Cette année, c’est le plus anglais d’entre eux, Martin Parr, qui livre ses clichés…

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Pendant deux ans, Martin Parr s’est promené parmi nous. Il a photographié les Champs Elysées, le salon de l’agriculture, les défilés de mode, la prière du vendredi dans les rues du 18ème arrondissement et les flots de touristes qui brandissent leurs téléphones devant tous les monuments célèbres. Au premier plan, nous. Notre quotidien de Parisiens, nos rues, nos habitudes, notre tour Eiffel, nos musées, ce paysage qui nous entoure et que nous ne voyons plus, qui reste pourtant reconnaissable entre tous pour le reste du monde. Les photographies de Martin Parr aussi sont facilement identifiables. Elles représentent ce dont on préfère rire chez les autres qu’observer dans son miroir. Reconnu pour ses séries sur le tourisme de masse, ce photographe de l’agence Magnum immortalise toujours ceux qui regardent plutôt que ce qui est regardé. Des clichés, au sens propre et figuré, qui disent la vulnérabilité et la vulgarité d’une situation mieux que n’importe quelles autres photographies. Souvent amusantes et décalées, elles frôlent parfois la laideur, le ridicule et l’ordinaire. Martin Parr livre nos failles au public.

 

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Alors elles sont laides ces photographies? Non, bien sûr. Les clichés de Martin Parr sont à la photographie, ce que l’hyperréalisme est à la peinture, fidèles. Ils sont surprenants, dérangeants et éloignés de nos attentes. Ils provoquent le rire, la surprise et donc, l’attachement. Finalement, ils sont notre beauté à tous.

  • Du 26.03.14 au 25.05.14 à la Maison Européenne de la Photographie, 5/7 Rue de Fourcy – 75004 Paris. Ouvert du mercredi au dimanche, de 11h à 19h45.
  • Martin Parr est représenté par la galerie Kamel Mennour à Paris, 47 rue Saint-André-des-Arts – 75006.

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