Marche ou crève (heu ! S’il vous plaît)
Bonjour M’sieur Dame, excusez moi de vous importuner une nouvelle fois, mais vu que vous préférerez me lire plutôt que d’aller sauver le monde… hein ! Canaillou(se) !
J’va vous conter un peu ma vie, en effet je viens de finir une course à pied. Et là vous vous dites oh non ! Il ne va tout de même pas oser nous vanter l’immense satisfaction d’engloutir 40 bornes en mini short moule-gonades, éclairé par ampoules aux pieds avec option néon 40 000 watts et des cuisses en feu mais épilées (rapport à mon dernier article, merci pour ceux qui suivent).
Que nenni ami lecteur ! Cela n’aurait rien à voir avec votre blog préféré. Je viens tout humblement d’achever la course la plus mortelle au monde, assis dans mon fauteuil Louis XV (prononcez Poäng en suédois). Il s’agit bien sûr de Marche ou Crève de Richard Bachman (alias Stephen King ou l’inverse).
Achever est le bon terme car dans ce roman à l’eau de sueur écrit en 1979, tout participant marchant en-dessous de 6,5 km/h est exécuté après 3 avertissements (tout de même, grand seigneur !). Le but du jeu car il s’agit d’un genre de télé-réalité avant l’heure mais sans les SMS, est donc de terminer dernier (survivant), il ne doit en rester qu’un, comme dirait tonton MacLeod. Le vainqueur reçoit une très grosse somme d’argent ainsi que la réalisation d’un «vœu».
Au premier abord, ainsi qu’au deuxième, ce genre road book peut sembler long, les pages s’égrainent semant les corps des jeunes concurrents, terreau d’un fertile vainqueur (oh c’est beau). Pour nous aider à nous repérer, le récit se focalise sur Ray(mon) Garraty. Au travers de ses rencontres, ses doutes, ses rêves, nous sommes plongés au cœur de la course, devant une foule en liesse massée en liasse sans se lasser (oups, mon lacet s’est défait !). Au-delà de la douleur, lorsque le mental vous a abandonné depuis longtemps, la victoire n’est plus l’objectif, seul l’espoir d’une délivrance vous tient encore debout. Malgré tout, des amitiés sont possibles, voire même une certaine entraide contre nature entre les candidats.
Extrait 1 : « Ralentissons un peu, dit Mc Vries. On va y aller mollo. Rejoindre Baker. Nous entrerons dans Augusta ensemble. Les Trois Mousquetaires. Qu’est-ce que t’en dis, Garraty ?»
Extrait 2 : « – Nous voulons tous mourir, déclara-t-il. C’est pour ça que nous faisons ça. Sinon pourquoi, Garraty ? Pourquoi ? »
Extrait 3 : « – Je vais marcher à te crever. »
Le rythme de la fin s’accélère comme si l’auteur était pressé d’en finir, on entend presque Maman King crier à son Stephen de fils : « dépêche-toi, ta soupe va refroidir ! » C’est un petit peu dommage car l’ensemble du roman est parfaitement équilibré.
Pour conclure, je me pose la question : Ne sommes-nous pas déjà engagés dans cette course ? Vous avez 3 heures je relève les copies à la fin!
Je vous laisse là-dessus, vous pouvez retourner sauver le monde, j’ai ouï dire que c’était un job à temps plein.
Informations :
Marche ou crève – Stephen King (Richard Bachman)
Le livre de Poche – Fantastique
Code ISBN : 978-2-253-15139-5
Prix public : 6,60 €