« Constellations » : l’amour en univers parallèle
« Constellations », est un entremêlement entre univers parallèles et histoires d’amour. Marianne (Marie Gilain) et Roland (Christophe Paou) se rencontrent lors d’un barbecue, couchent ensemble (ou finalement pas), vivent ensemble et affrontent des épreuves qui, en fonction de l’univers où elles se déroulent et leurs situations respectives, connaîtront une issue différente.
Pour le spectateur, cela donne des scènes qui recommencent plusieurs fois et dont l’issue est imprévisible. La variation est infime, comme si toutes les histoires étaient empilées les unes sur les autres sur ce plateau (un splendide trou noir), symbolisant la porte qui permet de passer d’un possible à l’autre.
Les acteurs opèrent ainsi à d’infimes (mais palpables) changements de jeu d’une situation à l’autre. On observe la gêne d’une rencontre, le premier rendez-vous, l’adultère, la mort comme une épée de Damoclès. Pas de ligne chronologique mais une succession d’émotions diverses, des plus drôles aux plus dramatiques. Spectateurs, on rêverait de pouvoir jongler d’un univers à l’autre, savoir qu’il suffit d’un mot, d’un geste pour construire ou détruire des émotions mutuelles. Comprendre les sentiments devient dans « Constellations » un défi bien plus colossal que d’étudier les rayonnements cosmiques – le métier de Marianne.
Comme avec Ring de Léonore Confino dans le même théâtre, il y a deux saisons, c’est un plaisir de voir une plume moderne, celle de Nick Payne, parler d’amour quotidien avec un regard à la fois ironique et brûlant de profondeur. Pourquoi vit-on si ce n’est pour cela ?
« Constellations », de Nick Payne, mise en scène de Marc Paquien, actuellement au Théâtre du Petit Saint-Martin, 17 rue René Boulanger, 75010 Paris. Durée : 1h20. Plus d’informations et réservations sur www.petitstmartin.com