Mardi – Aqualast de Rover
Ay, caramba, il fait toujours aussi froid. On a sorti les grands manteaux. L’hiver a au moins de ça de chouette, on peut sortir les grands pardessus de laine, où s’emmitoufler. Boutonner avec plaisir son col, et se donner un air d’Albator au nez rouge. Ou se réfugier sous la couette, la musique à plein vent. L’hiver, à défaut de squatter les salles de concert, ce sont mes murs que je réchauffe, de notes, d’envolées musicales.
Et mes murs, depuis quelques mois, ils ont leur ration hebdo – au moins, de Rover.
Sur la pochette, un regard azur. Un profil à la Chateaubriand. Instantanément, j’ai pensé que j’allais prendre cher. Et j’avais pas tort puisque l’EP de ce grand gaillard est une merveille.
Rover, c’est le couteau suisse du spleen hivernal: en quatre titres, il réussit à te faire passer pour une hystérique, progressivement.
Son Aqualast m’évoque les plaines. Ces plaines synonymes de l’entre-deux. De ce chouette sentiment qu’est l’entre-deux quand tu voyages. Les plaines défilent. Les paysages s’envolent. Toi aussi. Morceau planant, littéralement.
Sur le suivant, Tonight, avec ses accents de New Order, et sa voix de Nomi (ouais j’ose), tu te retrouveras à bouger tes miches, les cheveux au vent. Peut-être les yeux un peu mouillés, parce que le père Rover, c’est pas un youpiyeah non plus.
Birds, et bim, on est dans un bar à siroter sa bière avec les rednecks; rock on, Rover! et vive les Black Keys!
Le coup de grâce tient dans son dernier morceau, Joy. Après l’envol, la danse frénétique, l’ivresse folklorique, je demande l’incontinence lacrymale. Et ça, en 1m20 chrono, sur une ballade toute en gradation.
Et si vous ne me croyez pas, tendez y une oreille vous même. Même deux. Je vous jure qu’elles vous remercieront. Et vos murs. Et votre spleen hivernal aussi.
Rover. Aqualast. EP disponible en digital et en physique.
En tournée actuellement. Pour les Parisiens, il sera le 27 mars à la Maroquinerie.