1

Dillon – The silence kills

De cette jeune chanteuse allemande, nous savons peu de choses.  Sa voix rappelle celle de Lykke Li, son souffle, celui de Feist. Minimales et mélodieuses, ses chansons vont à l’essentiel et sont délicates comme de courtes poésies.

The sound of the leaves when my feet hit the ground. The sound of the leaves  when my feet bounce around.

De son style obscur et mystérieux se détache des rythmes entêtants. Avec le titre «Thirteen Thirtyfive », Dillon impose son claquement de doigt. Sur « Tip tapping », elle tangue de tout son corps comme les aiguilles d’une horloge, invitant les nôtres à suivre le même mouvement. Son album s’intitule « The silence kills » et pourrait faire beaucoup de bruit.

http://dillon-music.com/




Lundi – Yasmine Hamdan

J’ai rendez-vous avec vous.
Rien à voir avec le chanteur moustachu.
Non. Vraiment.

J’ai rendez-vous avec vous.
C’est un peu ce que l’on comprend de la rencontre de Yasmine Hamdan avec son public.
Rendez-vous était donné au Tigre, à deux pas du Louvre, pour un showcase très intimiste.
Le lieu s’y prête adorablement. Ambiance rouge, tamisée, qui rappelle le passé baroque de cet ancien cabaret.

Les portes s’ouvrent, le temps d’une conversation, puis le silence se fait.
La magie opère.
Accompagnée par une guitare basse, une batterie, un clavier puis un peu plus tard des tambours, Yasmine Hamdan se livre.

Les premières mélodies sont lancinantes, sensuelles, transcendantes.
Puis, inattendus, arrivent des airs de pop. On se croirait transporté au Pays du Soleil Levant. Agréable surprise. Rafraîchissante. Libératoire.

Yasmine noue ses cheveux.
Signe d’un nouveau moment dans le concert.
La bulle se referme sur le public. Les rythmes se font plus rapides. Les tambours résonnent. L’exaltation prend de nouvelles proportions.
Le regard perpétuellement porté quelques centimètres au dessus de son public, c’est un véritable cadeau que la chanteuse libanaise offre au public présent.

Hélas, tout a une fin. La dernière chanson se termine.
Les mélodies commerciales se font entendre dans la salle, éclatant la bulle mielleuse qui s’était formée, et redonnant sa place à l’anonymat et à l’impersonnalité.

Yasmine Hamdan
Nouvel album « Yasmine Hamdan », sortie le 23 avril (Kwaidan Records)
Facebook : https://www.facebook.com/pages/Yasmine-Hamdan/132375760195527
Site Internet : www.yasminehamdan.fr

P.S : Un grand merci à SeeSide pour cette soirée !

Prochain rendez-vous sur Arkult pour la sortie de son nouvel album le 23 avril.
D’ici là un teaser …




Interview – Les quatre mots de Lise

De ses années passées à Détroit, elle a ramené une sensibilité à la langue anglaise et un goût pour la musique électronique expérimentale. De sa formation classique au Conservatoire de Narbonne, elle a conservé la pratique de l’acoustique et le souci de la pureté des notes.  C’est avec une voix cristalline qu’elle interprète les tubes des autres, ceux qu’elle prétend ne pas savoir (encore) écrire. Elle égraine les phrases, mot par mot, comme on défait un collier pour réinterpréter à sa manière d’inoubliables mélodies. On ne sort pas de la salle où elle s’est produite pareil qu’on y est entré. C’est baigné dans la poésie et bouleversé par sa timidité qu’on s’éloigne en fredonnant du 50 Cent …

 

 

Son premier EP 4 titres a paru en 2011. Sur celui-ci, on retient la délicate mélodie de « Paris » et la reprise culottée de « Pimp » qui ont fait d’elle une petite célébrité sur le net. Avec son album éponyme sortie en mai 2012, elle revient sur scène par la grande porte. Elle met Apollinaire en musique avec « L’émigrant de Landor road », interprète brillamment le « Where is my mind » des Pixies et propose quelques compositions originales qui parlent de phares de voiture, de mouvements et de sentiments.

 

Tour à tour douce, délicate et drôle, Lise est une jeune chanteuse singulière qui semble toujours s’excuser d’être là lorsqu’elle apparaît sur scène. Sur les routes avec Cali dont elle assure la première partie, elle se renouvelle sans cesse avec un répertoire hétéroclite et inattendu. En attendant de se produire à la Boule Noire mardi 20 mars, elle répond à nos questions avec pudeur et humour.


Piano ?

 Je suis arrivée à la musique par le piano. On m’a mise au piano très tôt et je n’ai jamais vraiment arrêté de jouer depuis. D’ailleurs, mes références musicales sont des femmes qui chantent au piano : Tori Amos, les Elles, Barbara… Des mecs aussi, même sans piano… les Smith, Dominique A, Jay Jay Johanson.

Plume ?

 J’ai des textes français et anglais. J’ai passé beaucoup de temps près de Détroit aux États-Unis. J’y ai tissé des liens très forts et depuis, j’ai envie de chanter des chansons pour eux aussi. Je suis sensible aux mots dans les deux langues. Je n’ai jamais écrit pour d’autres. En revanche, j’ai écrit avec d’autres. Avec Mathias Malzieu par exemple, nous avons écrit une chanson à quatre mains La ballerine et le magicien qui se trouve en bonus sur mon disque. Dans mes chansons, il y a une thématique mécanique très présente, l’auto, le bateau, le camion… donc je dirai que ce sont les voyages qui m’inspirent. Et puis je reprends des tubes parce que c’est pratique et que je ne sais pas en écrire !


Passion ?

Je lis pas mal de littérature notamment américaine. Des essais aussi, j’aime beaucoup la collection « La librairie du XXe siècle ». Je voyage. Je retourne fréquemment à Détroit et je descends réguièrement dans le Sud où je suis née.


Tournée ?

Je serai à la Boule Noire à Paris le 20 mars, à Sigean le 23 mars, en première partie de Rachida Brakni au Café de la danse le 4 avril… puis à nouveau près de Paris les 13 et 14 avril. J’ai des projets en cours. Le plus marrant, c’est celui de Bird And Rolleuse, c’est à dire choriste pour le groupe Dionysos sur quelques événements. Sinon je commence à me pencher sur un nouveau projet de disque…

 




Week-end – Un bain de Marie Madeleine

Le projet Marie-Madeleine repose sur trois hommes : Herr 2003, Gregory Wagenheim et Jarco Weiss. Peu connus jusqu’à la sortie du titre Swimming pool, ils gagnent chaque jour en notoriété avec leurs combinaisons rythmées.

La clé du succès Swimming pool? Une voix profonde et grave, un rythme entêtant, des images solaires… Une combinaison parfaite pour incarner la luxure, l’euphorie et l’abandon de la pudeur. Si on en croit leur public, tout repose sur la notion de dépendance. L’addiction n’est autre qu’une envie répétée et irrépressible d’agir. Visionner leur clip, hocher la tête, recommencer.

Quant à la belle Marie-Madeleine à l’origine de leur nom, elle est souvent perçue par les Chrétiens comme une prostituée repentie. Dans l’art sacré, elle est dénudée, avec les cheveux longs et dénoués, pour signifier son désir de changement et sa pénitence… Ce qui n’est pas sans rappeler une certaine scénographie…

Ils seront ce soir à Paris, au Cointreau Privé et à suivre, partout en France, sur www.mariemadeleine.xxx




Mardi – Loheem

L’OM au Camp des Loges ?

Ah non pardon Loheem à la Loge ! (Paris 11, Métro Charonne)

Un concert comme on en redemande.
Milamarina pour débuter. La harpe électrique à l’honneur. Du beat. De la douceur.
Le public est séduit. Le public est surpris.
Mission réussie.

Puis Loheem entre en scène. Julie au chant, Antoine à la guitare.
Les chansons s’enchaînent et nous enchantent.
Les mélodies se mêlent. Les accords nous prennent au corps.

Et la voix nous laisse pantois.
Une voix pure, sans barrière, sans obstacle.

Un savoureux mélange d’anglais et de français.
Juste ce qu’il faut de chacune des deux langues pour nous dépayser, mais pas trop.
Pour nous perdre, et nous reprendre.
Acoustique, électrique. Tous les plaisirs sont là.

Et cerise sur la gâteau.
Sublimation, Nirvana.
Hommage à Kurt, ça ne s’invente pas ! Stay away !

Et on entraperçoit de nouveaux possibles.
La guitare rock. La voix qui porte.

Mais les lumières s’allument déjà.

Loheem
Facebook : https://www.facebook.com/loheem
Site Web : http://www.loheem.com/
Myspace : http://www.myspace.com/loheem
Noomiz : http://www.noomiz.com/loheem




Week-end – Once

Once de beauté subtile et authentique, ce film irlandais est une merveille. A voir autant qu’à écouter.

L’histoire est simple. A Dublin, un musicien de rue se lie d’amitié avec une jeune tchèque, pianiste et chanteuse comme lui. Il répare des aspirateurs dans la petite boutique de son père et compose des chansons  inspirées d’une rupture douloureuse. Elle est mariée à un homme absent et collectionne les petits boulots pour élever sa fille. Si elle ne cède pas à ses avances, c’est ensemble qu’ils apprendront à se surpasser en enregistrant des chansons capables de changer le cours de leurs vies.

Tourné en deux semaines seulement avec des chanteurs professionnels comme acteurs principaux (Glen Hansard et Markéta Irglová), ce film de John Carney  ressemble parfois à un documentaire. Un choix délibéré du réalisateur qui pense «  qu’un morceau de musique de deux minutes peut s’avérer tout aussi puissant qu’une conversation d’une journée ».  Evident sans jamais être attendu, délicat en tout point, ce film simple est un bijou.

Once, réalisé par John Carney avec Glen Hansard et Markéta Irglová.

Prix du public au festival de Sundance.

Sortie en 2007.




Mercredi – Fantastic Nobody : Bonjour veaux, vaches, cochons….

Le groupe Fantastic Nobody, formé en 2010, est composé de super héros incognitos avec des noms d’animaux : Bunny  à la basse, Fish pour le chant et Birdy à  la batterie. Let’s dance! Leur son animal est métissé et très rythmique. On ressent sauvagement des influences rock mais aussi de pop et de disco avec une touche d’électro (clavier), apportée par Mel Fish la clubbeuse. Mélanie Fish c’est une frenchy, plasticienne, qui chante en français mais pas comme une vache espagnole. Elle est comme un poisson dans l’univers du lapin et du petit oiseau qui avaient fondé le groupe Asyl (1) en 1995.

 

Les 3 fantastiques aiment à imposer leur rythme efficace, leur univers  frais et azimuté et le flow de leurs mots sur des images. Breath est ainsi une des chansons qui figure sur la B.O de «Tout ce qui brille»(2). Très aboutie et planante cette chanson est de celle qui vous trotte en tête et vous ravigote.

alt : Noomiz

 

Sex toy a quant à elle été composée dans le but de rythmer le générique d’un reportage signé par Canal+ au sujet de la masturbation
féminine : «Les Branleuses» (3). Sa légèreté et son super gimmick
nous font ronronner de plaisir.
alt : Noomiz

En 2012, Fantastic Nobody signera la totalité de la Bande Originale du film « Nous York » (4). Des extraits musicaux sont attendus et de pied ferme pour le mois d’ avril.

Un petit groupe, par le nombre de protagonistes mais un grand groupe pour la carrière qu’on leur souhaite de faire dans la jungle du star system, une fois qu’ils auront gagné un peu en maturité.

Notes :

(1) Asyl : Groupe de rock français formé en 1995 à La Rochelle composé de Nicolas Freidline, de son frère Benjamin (aujourd’hui membres de Fantastic Nobody), d’Antoine de Saint-Antoine et de Mathieu Lescop.

(2) « Tout ce qui brille » Comédie française réalisée par Géraldine Nakache, Hervé Mimran avec Leïla Bekhti, Géraldine Nakache et Audrey Lamy (2010).

(3) « Les Branleuses » Documentaire diffusé le 06/07/2011 par la chaîne cryptée Canal+ et réalisé par Frédérique Barraja (photographe).

(4) « Nous York » Comédie française réalisée par Géraldine Nakache et Hervé Mimran dont la sortie sur grand écran est annoncée pour le 7 novembre 2012. Ce film réuni à nouveau Leïla Bekhti et Géraldine Nakache.

(5) La Laitière et le Pot au lait, Fable de La Fontaine : « Adieu veaux, vaches, cochons, couvées » signifie perdre ses illusions.




Mercredi – Boulbar – Highway to… America

C’est dans la salle du Réservoir que se tient la soirée «We are The Lions». C’est dans cette cale de bateau baroque délattée aménagée de bric et de broc et de miroirs au lustre d’antan, que nous avons voyagé avec Bertrand Boulbar. Cet artiste français, auteur, compositeur et interprète a entrepris un road trip entre New York et San Francisco : 8000 kilomètres… pas loin de 5000 miles sur l’asphalte. Armé de sa guitare de son harmonica et d’une carte, il prend les routes secondaires, il roule sa bosse à la recherche d’une autre Amérique. Il livre son carnet de voyage psychédélique et émouvant : ses rencontres, ses émotions, ses insomnies, les paysages.

Un texte poétique et percutant posé d’une voix sourde et grave qui nous conduit « passager sans bagage » en terre comanche.

Pour parachever cette invitation au voyage sur la scène du Réservoir, Bertrand Boulbar était accompagné d’un dessinateur, bricoleur, scrabooker, Vincent Gravé qui nous entraîne dans le rêve un peu plus encore.

Le 27 Février sortira son 3ème album « Motor Hotel » consacré à cette errance américaine de motels en stations services, mi-nostalgique d’une Amérique 60’s, mi-contemplatif face aux grands espaces qui inspirèrent Kerouac et Ginsberg.

Quand Iggy Pop (de « American Dream ») et Gerald de Palmas se rencontre Into the wild (2) ça donne ça :


Burnsville – Trailer de l’album Motor Hotel -… par roymusic

« Burnsivlle, 500 habitants et pas grand chose à faire, à part se marier,
Avec son ami d’enfance,
Il suffira d’une danse,
Au bal de Sunshine Vallee »

Roy Music vous dit quelque chose c’est peut-être parce que la talentueuse rockeuse Mademoiselle K qui voulait tant aller « Jouer dehors » et l’empereur de « La tristitude » Oldelaf, viennent de la même maison…

Prochain concerts :

  • Jeudi 8 mars 2012 – Les Trois Baudets (Paris – 75) – 20h00
  • Samedi 28 avril 2012 – Casino (Dax – 40) – 20h00



Week-end – Bonga

Cet Angolais, né en 1942 dans une colonie portugaise, chante l’exil, le métissage, l’espoir et la tristesse comme personne. Il est Bonga Kuenda, celui qui revendique les appartenances africaines des habitants de l’Angola. Ce nom de scène, emprunt de militantisme, raconte une première histoire : celle d’un jeune homme qui prend position pour l’indépendance de son pays.

Et depuis, c’est dans ses chansons qu’il jette tous les thèmes qui lui sont chers. La richesse des cultures, la lutte contre la corruption et la dénonciation de la guerre qui mine son pays natal. Dans ses mélodies résonnent les sonorités de ses origines: le Portugal où il vit,  l’Afrique dont il vient, le Brésil sous-jacent.

D’une voix sourde et grave, il interprète ses chansons qui font tour à tour rire, danser et pleurer.

Nouvel album prévu pour 2012.




Lundi – Lady Linn …


Lady Linn & Her Magnificent Seven. No Goodbye at all.

Un quelque chose d’Amy Winehouse à la première écoute …
Puis très vite, un style vraiment propre.
Quelque chose de rétro dans la voix, dans les accords, dans les mélodies.

Les « Magnificient Seven » ne sont pas innocents dans l’histoire.
A coups de contrebasse, trombone, saxo, trompette et j’en passe, ils créent le cadre idéal pour que vienne se poser la voix toute en nuances de Lady Linn.

On se laisse transporter tout doucement dans un décor des 60’s …
Le retour à la réalité une fois passés ces 12 titres n’est pas évident … alors on replonge, et l’on se dit qu’ils ont raison après tout … « No Goodbye at All » était prédestiné … on ne veut pas se séparer de cet album ! 

Sortie dans les bacs le 19 Mars 2012

Page Facebook : http://www.facebook.com/LadyLinnAndHerMagnificentSeven

 

 




Le Skeleton Band – Un côté « bastringue » et « bringuebalant »

Le Skeleton Band est un groupe ayant vu le jour à Montpellier, créateur d’un rock sombre et onirique aux multiples influences. Leur album « Bella Mascarade » sera dans les bacs le 20 février. Rencontre avec le chanteur, Alex Lee Jacob. 


Vous avez créé « Le Skeleton Band » en 2007, qu’est-ce que chacun de vous faisait avant de se lancer dans ce projet ?


Alex Lee Jacob : Avant on avait un autre groupe, une première expérience qui nous a appris à faire de la musique. Je sortais du Conservatoire d’Art Dramatique, Bruno (guitare basse et banjo) sortait tout juste du lycée et Clément (batterie) tentait une première année de musicologie.


Qu’est-ce qui a été l’élément déclencheur de l’aventure ?


Le premier groupe s’est séparé, on y était plus nombreux. On avait des divergences de goûts musicaux avec plusieurs membres, cela rendait la situation difficile. On s’est donc retrouvé tous les trois, ensemble nous sommes allés vers la musique qui nous touchait particulièrement. On peut dire que le véritable déclic ça a été quand pour mon anniversaire, j’ai reçu un enregistreur numérique quatre pistes ! Clément et moi nous retrouvions dans mon appartement pour essayer de créer des choses, c’est dans ces moments que sont nées les premières compositions que l’on a jouées avec “Le Skeleton Band” sur scène. Des musiques qu’on ne voulait pas voir “arrangées” par d’autres membres de l’ancien groupe.


C’était quand la première fois que votre travail a été entendu par le public ?


Lors de ma dernière année de Master Arts du spectacle à l’université Paul-Valéry (Montpellier). On a composé la musique de mon travail de fin d’étude tous les trois, c’était en mars 2007.


Quel est le type de musique qui vous touche ?


Notre groupe a des références communes, certains artistes ont été très importants, Tom Waits par exemple nous a beaucoup marqués. Tout ce côté “bastringue” ou “bringuebalant” des choses. L’idée, c’est que tous les sons, qu’ils soient industriels ou sortis de la rue, une fois liés à une musique traditionnelle, ça crée des histoires fortes qui racontent beaucoup de choses. C’est pour cela qu’on a tendance à dire que notre musique est cinématographique, parce que le collage de toutes ces sonorités créé un espace de voyage pour l’auditeur.


Quelles sont ces fameuses histoires que vous racontez dans votre album, « Bella Mascarade » ?


Dans ce disque il y a deux parties. Les huit premières chansons vont ensemble, elles créent une conclusion et un rebondissement au cœur de l’album. Dans celles-ci, il est question de gens qui auraient bien voulu être vagabonds, tout quitter et partir à l’aventure, mais ils échouent. C’est triste car en un sens, c’est pire que d’avoir une véritable vie errante, car ceux qui essayent seulement n’arrivent pas à se détacher de ce qui les entrave, pour pouvoir être libre. La seconde partie est plus fantasque, ce sont des vies de personnages décadents, il y a une chanson qui dépeint un tableau fait d’un équipage de migrants sur un bateau, certains sont travestis, d’autres sont ivrognes… Dans une autre chanson on rencontre un marginal qui refait le monde…


Vous auriez aimé être un vagabond et tout quitter ?


Je ne sais pas ! (Rires), je crois que c’est pas mal de fantasmer. Dans la réalité ce n’est pas la même chose.



Vous essayez de faire de vos prestations en live des moments particuliers ?


On a cette façon particulière d’exprimer notre musique sur scène, que certains qualifient de «théâtrale», même si je ne suis pas entièrement d’accord car ça reste de la musique avant tout. On a aussi eu la possibilité de faire quelques collaborations, ciné-concerts ou concert et bande dessinée. En mars on participe au festival Hybrides puisqu’on joue dans “Épreuve”, le nouveau spectacle de Julien Bouffier. On a toujours des projets annexes qui nourrissent l’univers du groupe.


Ce n’est pas trop difficile de trouver sa place quand on est un jeune groupe aujourd’hui ?


On a jamais eu de concessions à faire, mais on ne vend pas 10 000 albums ! Après, il est vrai qu’on ne gagne pas encore notre vie. On passe tout notre temps à faire de la musique, malheureusement ce n’est pas encore suffisant pour vivre. Même si ça va de mieux en mieux. On a choisi de mettre en avant notre univers qui est, je crois, très personnel. Donc on accepte les inconvénients que cela amène.


Pourquoi portez-vous le même nom de famille que le bassiste ?


Jacob ? C’est notre nom de famille ! Bruno est mon petit frère.


D’ou vous vient l’envie de chanter en Anglais ?


Nos influences sont anglophones, quand on est jeune artiste on essaye de prendre des appuis sur des modèles de musicalité. Les nôtres sont en anglais. Ils viennent de Tom Waits, Léonard Cohen ou Bob Dylan.


Plus d’informations sur Facebook




Jeudi – Sharon et Charles

Cafard du soir, boulimie télé.

Zapette gréffée au poignet,

20h00,22h,minuit…TF1, M6, Arte.

Étrange duo musical traînant dans les bas-fonds des nuits ricaines

James ? Aretha?  La belle époque quoi. Ah non, c’est maintenant que ça se passe. Et c’est Sharon et Charles.

Voix survitaminées, doulhoureuses, orgueilleuses, effrontées, transies… Support de l’âme, la Soul qui a vécu.

No Time For Dreaming, premier album de Charles Bradley, 62 ans est sorti l’année dernière. Extrait


La discographie de Sharon Jones and the Dap-Kings est plus fournie: mention particulière pour son titre 100 days, 100 nigths. Extrait

Et la diva sera en concert à la Cigale le 12 avril prochain.

Je vous ferai signe au prochain cafard du soir.

 




Lundi – Paper Lions

Lundi 30 Janvier – Musique – Paper Lions

Coup de coeur cette semaine pour le groupe d’indie rock canadien fondé par les frères MacPhee (John aux chants et à la guitare, et Rob à la basse), ainsi que par leur voisin Colin Buchanan.

A noter, leur EP est en téléchargement gratuit sur leur site web : Télécharger « Paper Lions – Trophies »

 




« Solutions inédites pour partager un supplément d’âme », We Love Art

LenimpdeJessPlus de 6 ans, et toujours toutes ses dents, l’agence de conception « d’espaces-temps » We Love Art a prouvé encore une fois ce samedi 5 juin 2010 que le prix de LA soirée parisienne lui revenait.

Mon premier est une habituée des festoches, des concerts de Björk et a fait la prog du Divan du Monde. Mon second est le fondateur de TRAX, le plus gros magazine français sur les musiques électroniques et le créateur des soirées aTRAXion. Mélangez-les, et vous obtenez mon tout : un cocktail secoué qui enflamme les nuits parisiennes 2 ou 3 fois par an.

Vous avez peut-être compris que je parle de l’agence We Love Art, dont les 2 managers sont Marie Sabot, qui l’a créée en 2004, et Alexandre Jaillon, qui a rejoint l’aventure début 2005.

Pourquoi j’en parle ?

Parce que ! J’adore le concept : des soirées un peu barrées, et pourtant orchestrées de main de maître, un peu comme les Play – objet d’un futur post – : des sortes de « raves » pas en plein air, où tu te retrouves à tournoyer sur des basses à te faire exploser le cœur et à te laisser porter par des nappes mélodieuses qui te transportent loin, loin ailleurs.

Parce que les We Love prouvent que les personnes qui écoutent de l’électro ne sont pas que des mecs aux cheveux hirsutes ou aux baskets fluo, et que les soirées dites « parisiennes » ne se divisent pas entre le Showcase, le Rex ou le Batofar (pour faire vite). On y voit de tout  et de tous les âges, du raver hirsute – oui, ben il en faut quand même !- qui porte son sac à dos et bouge la tête juste devant la scène sur la gauche le plus près possible de l’enceinte, à la fille en talons qui n’a pas peur de pique-niquer sur la pelouse de la Villette juste avant l’ouverture des portes. Et l’ambiance fait qu’on finit tous par se parler, se mélanger, et tournoyer ensemble.

Parce qu’en plus, c’est toujours dans des endroits sympa : la Villette, Aquaboulevard, la Chesnay du Roi, le Palais de Tokyo…

Et parce que surtout, ce sont des artistes (ou des labels) – que j’adore !- du monde entier, improbables et tellement attendus : Vitalic, Luciano, Ellen Allien…

Pourquoi j’en parle right now ?

Parce que We Love Art a organisé sur Mai et Juin 2010 un combo : We Love Sonique avec Richie Hawtin puis Vitalic, à l’occasion de Villette Sonique.

Et c’était fou. Et même Mathilde, pas férue d’électro et qui s’est moqué de moi la 1ère fois que je lui ai fait écouter Paul K, a aimé, si, c’est vrai 😉

Parce que Richie Hawtin fête ses 40 ans cette année, et pour l’occasion, a vu les choses en super grand. Il a même fait développer une appli Synk, qui joue sur le son et l’image, et fonctionne notamment durant ses concerts. Un petit flop pour la Part I, mais n’empêche, l’ambition de faire dans le génial et l’innatendu est toujours là, et c’est ce qui fait la force de We Love.

Parce que Vitalic, auteur du célèbre morceau Trahison, joué sur la bande-annonce de Naissances des pieuvres. Parce que James Holden et Cassius.

Parce qu’Exyzt, collectif d’illuminés lumineux, qui s’est chargé de la célèbre structure d’Etienne de Crecy, était là pour une perf’ censée épileptique.

Et parce que fumer des clopes, fermer les yeux et lever les bras en souriant, c’est un mode de vie.

Pourtant bémol il y a.

Pour y aller, il faut de plus en plus débourser : environ 30 € en prévente et 7 euros la bouteille d’Heineken. Customisée, peut-être. En aluminium, certainement. Mais 7 €.

Une We Love, c’est un événement de la culture électronique incontournable à Paris aujourd’hui, et qui ne se produit que 2 ou 3 fois par an. Un événement léché et très bien imaginé. Pas un festival. Ça reste du niveau des meilleures soirées du Rex Club avec Pan Pot, même si le lieu change etc. Une soirée parisienne en somme. La meilleure, oui, mais quand même.

Alors je vote pour que le concept We Love reste ce qu’il y a de mieux pour nous : la musique électronique trans-générationnelle, trans-culturelle, qui permet de partager un supplément d’âme et de penser l’électro autrement.

Voir la vidéo We Love Sonique Part II – Vitalic